Petite enfance
Lettre d'information n°5 – Juillet 2022
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La petite enfance: un levier essentiel pour l'égalité
Tel ce Bol d’eau de Stéphanie Richard et de Julie Guillem, finement décoré, posé au milieu du monde, force tranquille, qui se remplit d’eau au fil du temps, où une petite fille, des papillons et tant d’animaux se retrouvent, la petite enfance est le lieu de tous les possibles. Nous avons pour mission notamment de rendre accessible la culture dès le plus jeune âge par les images, le pouvoir des mots et d’ouvrir ainsi les portes de l’imaginaire et de la créativité. L’éveil culturel au sens large permet le développement de liens essentiels entre les enfants et les parents mais aussi avec les institutions. Cela favorise l’émergence des émotions, des représentations et finalement amène une manière d’interpréter le monde.
Véritable levier en faveur de l’égalité, investir dans la petite enfance est fondamental pour la société dans son ensemble. En ce sens, le Service de la petite enfance est engagé dans plusieurs projets et s’implique fortement pour soutenir les institutions et leurs comités dans leur mission d’accueil des familles et d’éducation préscolaire. Ces derniers mois, nous avons ainsi développé et soutenu le secteur de Saint-Jean dans la mise en place du projet de crèche estivale: une réalité qui comble de nombreuses familles, répond aux souhaits du Conseil municipal et témoigne d’un engagement sans faille et d’une capacité d’adaptation rapide et efficace de ce secteur. Un grand merci à Cécile Vanderkam, directrice de secteur et son équipe, qui se sont portées volontaires pour cette expérience pilote.
Dès le mois d’août, la nouvelle crèche Monique Bauer-Lagier ouvrira ses portes dans le quartier de Vieusseux. Toute notre reconnaissance va au comité présidé par Cornelia Cuniberti qui est sur tous les fronts pendant l’été.
Parallèlement à ces nouveaux projets, un important travail est actuellement mené afin de mettre en œuvre la municipalisation par étapes du domaine de la petite enfance. Toutes les unités du Service de la petite enfance (des RH au contrôle de gestion, en passant par les salaires et l'informatique) ont été largement sollicitées. Dès 2023, le secteur Marie Goegg-Pouchoulin fera office de pionnier dans le domaine, et de nombreuses questions sont en train d’être résolues. Ces différents chantiers sont longuement évoqués dans cette Lettre d’information.
Vous l’aurez compris, l’éducation précolaire est une des grandes priorités du département de la cohésion sociale et de la solidarité. Un domaine passionnant, un levier essentiel pour renforcer l’égalité des chances entre tous les enfants et l’égalité entre les femmes et les hommes.
Je vous souhaite une bonne lecture et un été ressourçant et reposant.
Christina Kitsos
Conseillère administrative
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Photo ©Magali Girardin
Municipalisation: point de situation
Le travail sur la municipalisation a été particulièrement intense ces derniers mois. L’équipe de projet a soumis une note au Conseil administratif afin de valider la planification des prochaines étapes en vue de l’intégration du personnel de Marie Goegg-Pouchoulin (MGP) au personnel municipal.
Cette étape conclut une période durant laquelle des actions ont été menées dans trois domaines:
- RH et réglementaire;
- Comptable et financier;
- Informatique.
Les discussions avec les comités ont continué. Bien évidemment, l’intégration du personnel MGP et l’internalisation de la prestation d’accueil vont changer la configuration du Service de la petite enfance. Il était dès lors nécessaire de faire évoluer l’organisation du service. Tour d’horizon des thèmes traités.
Domaine RH et réglementaire
La mise à plat des conditions de travail sous le régime de la Convention collective de travail (CCT) et selon le statut Ville a permis de comparer ces deux statuts. Pour réaliser ce travail, les partenaires signataires de la CCT (AGEDE, ACIPEG, FGIPE, SIT, SSP-VPOD) et des représentant.e.s du Service de la petite enfance se sont réunis à douze reprises. Cette séquence s’est conclue le 16 juin par une séance de synthèse présidée par la Magistrate en charge de la cohésion sociale et de la solidarité, Christina Kitsos.
Sur cette base, les modalités de transfert et d’accueil du personnel de la petite enfance de MGP en Ville, dès la rentrée 2023 seront précisées. Une information détaillée sera transmise à l’automne au personnel concerné.
Domaine comptable et financier
Comment les achats de matériel et de prestations s'organiseront-ils dans le cadre d’une structure municipalisée? En effet, la Ville gère ses processus d’achat et de contrôle des factures fournisseurs de manière centralisée.
En rencontrant les services financiers municipaux, nous avons pu déterminer ce qui allait changer pour MGP et comment les collaboratrices et collaborateurs allaient être impacté.e.s. Là encore, des ateliers avec le personnel de MGP concerné par ces changements seront mis en place dès l’automne.
Domaine informatique
Une équipe de la direction des système information et de communication (DSIC) a mené l'analyse des besoins informatiques. Laurent Baud, chef de projet et Annie Le Gall, analyste métier, dela DSIC, ont animé de nombreuses séances avec le SDPE et les différents services de la Ville (DFIN, DRH) afin de dimensionner un projet qui permettra d’ajuster les outils et de prévoir les formations nécessaires pour les collaborateur.trice.s de la petite enfance.
Organisation
Afin de mieux répondre à l’évolution du SDPE et aux besoins de toutes les institutions qu’elles soient municipalisées ou subventionnées, le Service a défini un nouvel organigramme. Celui-ci sera mis en place progressivement d’ici la rentrée 2023.
Rôle des comités
Ce groupe de travail qui réunit huit comités a pu clarifier les difficultés aujourd’hui rencontrées et identifier des pistes de solutions. Le groupe doit désormais concrétiser plusieurs actions d'ici l'automne avant de les partager avec l'ensemble des comités.
Il s’agira ensuite de se pencher sur deux sujets essentiels: le rôle des familles dans le cadre d’une crèche municipalisée, et l’attraction et la rétention des membres des comités des structures subventionnées .
Comme énuméré ci-dessus, un énorme travail a été abattu. Et même si le chemin est encore long, la voie est bien tracée.
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Rencontres et témoignages
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Eveil culturel: Cinq questions à Loyse Graf
Loyse Graf, médiatrice culturelle au Musée d'art et d'histoire (MAH) nous parle du livre "Luna et les matières du Musée d'art et d'histoire", publié récemment, qui aborde la question de l'éveil culturel dès le plus jeune âge.
Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire ce livre ?
Je suis convaincue que l’éveil culturel dès le plus jeune âge est primordial au bon développement de l’être humain sous toutes ses facettes. Je pense aussi que les lieux culturels (bibliothèques, musées, théâtres…) ont leur rôle à jouer dans la découverte du monde, de sa richesse et de l’imaginaire chez les tout-petits. En tant que médiatrice culturelle au Musée d’art et d’histoire en charge de la Petite enfance, ma mission est d’ouvrir les portes du musée aux très jeunes enfants de tous horizons, de les accueillir. Je développe donc différents outils et projets pour y parvenir.
L’idée de faire un livre est venue suite à deux événements.
D’abord, une rencontre avec les colporteur.trice.s d’histoires dans le cadre de la semaine "Livres, petite enfance et familles" qui m’a permis de réaliser à quel point le livre était un outil essentiel pour la petite enfance.
Ensuite, la période de confinement - et la fermeture des musées - m’a aussi questionnée sur la manière d’amener le musée "hors-les-murs", à la rencontre des tout-petits dans leur lieux d’accueil.
Comment vous y êtes-vous prise ?
Avant de me lancer dans ce projet, j’ai pris contact avec mes homologues des bibliothèques municipales pour connaître l’existant et j'ai reçu une bibliographie de leur part. Peut-être ce livre-outil pour faire découvrir les musées existait-il déjà ?
J’ai donc feuilleté quelques ouvrages qui proposaient soit une histoire fictive dans un musée (imaginaire ou réelle), soit des imagiers avec des œuvres de musée. J’ai aussi regardé ce qui avait été fait ailleurs, notamment dans les grandes institutions françaises (Le Louvre par exemple).
J’étais en pleine réflexion sur la mutli-sensorialité et trouvais intéressant d’inclure cette approche, tout particulièrement avec ce public. J’ai donc pensé partir sur le thème de la matière, quasi-inexistant dans les rayonnages consultés.
J’ai aussi échangé avec des éducatrices et la coordinatrice d'activités créatrices et manuelles et des arts visuels pour l’enseignement primaire.
Finalement, nous avons constitué une petite équipe de cinq personnes pour élaborer un scénario et faire évoluer le projet.
Nous avons aussi embarqué Adrienne Barman dans l’aventure pour les illustrations, car elle connaît bien le MAH et notre travail. Elle réalise les illustrations de nos projets familles/enfants depuis plus de dix ans.
Pour qui avez-vous fait ce livre ? et pourquoi ?
Ce livre est à destination de tout adulte qui a l’envie et la curiosité d’accompagner de jeunes enfants dans la découverte du monde qui les entoure. Cette première version a été distribuée aux crèches de la Ville de Genève en avril dernier et sera aussi mise à disposition des enseignant.e.s des 1P-2P et de celles et ceux d’arts visuels à la rentrée scolaire grâce à la collaboration avec les services concernés.
Son objectif est multiple. Il propose à la fois une histoire à raconter dans les écoles ou les crèches et permet donc au musée d’être présent dans les lieux d’accueil de la petite enfance. Mais il joue aussi un rôle de passerelle entre ces lieux et le musée, et peut susciter l’envie d’y venir et servir d’outil d’aide à la visite.
Quels sont les premiers retours ? Qu'est-ce que cela suscite ?
Nous avons eu des retours très positifs des enseignant.e.s d’arts visuels de l’école primaire qui ont mis en avant la richesse de cette ressource. Nous avons également déjà eu quelques crèches qui ont demandé spécifiquement des visites en lien avec le livre, et d’autres qui se sont renseignées sur l’accueil au musée.
Cela permet de réaliser que c’est tout à fait possible de venir avec des très jeunes enfants dans un musée et qu’un accueil adéquat et adapté est proposé.
Quelle question aimeriez-vous que l'on vous pose ?
Quelles sont les possibilités d’accueil pour la Petite Enfance ? Et la réponse est en cliquant sur ce lien!
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Cuisine: Cinq questions à Antonio Arcuri
Rencontre avec Antonio Arcuri, cuisinier responsable du secteur des Ouches, qui nous parle de la sortie de son livre de cuisine, édité chaque année suite aux ateliers de cuisine organisés chaque semaine.
De quoi parle le livre ?
Ce livre de cuisine sort chaque année avant l’été pour le groupe des grands et fait suite aux ateliers de cuisine qui sont mis en place de manière hebdmadaire au sein de la crèche les Ouches. Il regroupe toutes les recettes qui ont été réalisées par les enfants d’octobre à mai. Ils sont accompagnés par le cuisinier et un membre de l’équipe éducative. Ce n’est que depuis cette année qu’ils ont lieu uniquement pour les grands.
Le principe de l’atelier est simple: l’enfant réalise lui-même la recette de A à Z! Les adultes sont là pour les aider lors de manipulations plus délicates. L’enfant a un très grand plaisir à manipuler les ingrédients, les textures et les ustensiles. Les recettes sont réalisées en fonction des saisons, des envies des enfants, des thèmes abordés sur le groupe ou encore en lien avec des sorties exceptionnelles (les vendanges par exemple).
Pour qui avez-vous fait ce livre ? et pourquoi ?
Ce recueil de recettes est distribué chaque année aux parents des grands qui ont participé aux ateliers. Il est important pour nous de mettre en avant le travail effectué par les enfants et de proposer des recettes rapides, ludiques et délicieuses que les parents pourront à nouveau refaire une fois chez eux. Nous établissons ainsi un lien entre ce qui se joue dans la collectivité et la maison, avec une transmission du savoir.
Quels sont les premiers retours ? Qu'est-ce que cela suscite ?
Nous n'avons reçu que des retours positifs! Les parents sont ravis de voir leur enfant se familiariser avec la cuisine dès le plus jeune âge, mais aussi de pouvoir échanger sur ces ateliers en famille et de partager leur création de retour chez eux. Chaque année de nouvelles recettes sont proposées et le plaisir est à chaque fois au rendez-vous!
Est-ce qu’il y a un message que vous souhaiteriez faire passer à travers ce livre ou ces ateliers ?
En tant que cuisinier ou cuisinière, nous avons un devoir de sensibilisation à l’alimentation dès le plus jeune âge. Nous veillons à ce que la nourriture soit équilibrée et restons attentif.ve.s aux excès de sucre, de sel et de gras. Nous respectons la quantité adéquate de protéines et de féculents. Nous les côtoyons depuis la plus tendre enfance et participons activement à leur développement. Avec les cinq sens, les textures, les couleurs, les présentations prennent une autre dimension… nous devons leur donner envie pour qu’à leur tour ils puissent être curieux afin de découvrir toutes les palettes gustatives et la multitude de saveurs d’ici et d’ailleurs!
Pour découvrir ce recueil de recettes, cliquez sur ce lien!
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La fabrique d'Opéra
Petite enfance et Opéra sont des termes très rarement associés car ils n’ont, a priori, rien en commun. C’est pourtant bien de ces deux domaines qu’est née la "Fabrique d’Opéra". Claudine Oswald Fasel et Laetitia Mazzini, respectivement Directrice et Adjointe de direction de la crèche de Pinchat – où le projet est né – ont accepté de nous en parler. Ou quand le monde de la petite enfance et celui de l’Opéra se rencontrent…
"Et si, pour changer, on allait visiter le Grand Théâtre ?" C’est d’une simple suggestion des équipes éducatives de Pinchat que tout a commencé. Le hic? Le Grand Théâtre de Genève n’organise pas de visite des lieux adaptée aux tout-petits. Cependant, partant d’une envie d’ouvrir leurs portes aux publics intéressés et de s’éloigner de l’image élitiste souvent associée à l’Opéra, Sabryna Pierre, responsable du développement culturel du Grand Théâtre, leur a proposé de collaborer et monter ensemble un projet pilote. Ainsi, après une année de réflexions et d’échanges entre les deux institutions, avec une ligne pédagogique et artistique commune et un contenu et des ateliers choisis, le projet voit-il le jour. A noter qu'un programme pour enfants de la 1P à la 4ème du collège existe déjà: le Grand Théâtre Jeunesse.
Mais cette "Fabrique d’Opéra", qu’est-ce donc exactement ? Le projet se divise en trois parties. Tout d’abord, le Grand Théâtre envoie à l'institution concernée une "boîte surprise", qui contient le logo de l’établissement, des photos de l’intérieur, ainsi qu’une lettre écrite par Julia Deit-Ferrand, chanteuse lyrique soliste intervenante pour le Grand Théâtre, accompagnée de sa photo. Cette première étape sert à susciter la curiosité des enfants sur l’univers du chant lyrique et de l’Opéra et établir un premier contact.
Dans un deuxième temps, Julia vient au sein de la structure d’accueil de la petite enfance et anime un atelier de découverte respiratoire et de conscience corporelle. Cette étape du projet est cruciale car celle-ci se passe dans un lieu connu des enfants, ce qui leur assure une sécurité affective et garantit une consolidation du lien avec la chanteuse. En parallèle, afin que cet éveil au monde du Grand Théâtre s’inscrive dans une continuité, les équipes éducatives organisent des activités autour de la musique et de l’Opéra. Cela donne lieu à un accroissement de l’intérêt des enfants et leur permet de se projeter et de s’exprimer sur l’expérience vécue.
Et le grand jour arrive. En groupe de douze à quinze enfants (accompagné.e.s de l'équipe éducative), il est l’heure de se rendre au Grand Théâtre. A peine rentré.e.s dans le bâtiment, leurs oreilles peuvent discerner un timbre de voix qui leur est désormais familier. En effet, c’est Julia qui, en chantant, les guide au travers des différentes pièces (reconnaissables grâce aux photos de la "boîte surprise") pour se retrouver enfin dans le foyer lyrique. Là, elle les attend, vêtue de l’une de ses magnifiques robes de spectacle, pour leur proposer un récital interactif, et leur chanter des airs lyriques connus (avec paroles traduites et adaptées aux enfants, bien sûr).
Entre les décors et costumes, les sons et mouvements, et de nombreux éléments spécifiques de l’Opéra, les enfants ressortent émerveillé.e.s de cette expérience. "Nous souhaitions créer un espace d’éveil musical, culturel et artistique pour les enfants d’âge préscolaire" explique Laetitia Mazzini, "un espace qui pouvait susciter leur curiosité, mobiliser leur attention, et où ils puissent s’exprimer par la voix et le mouvement". Grâce aux trois étapes de ce projet et à la présence d’adultes que les enfants connaissent, ils se sentent suffisamment à l’aise pour découvrir avec confiance l’univers du Grand Théâtre.
La dernière édition de ce projet a eu lieu le 19 mai dernier, avec toujours autant de succès chez les enfants et les équipes éducatives. Avides de nouveauté et d'émerveillement ne pas s’abstenir !
Pour plus d'informations: www.gtg.ch/gtj
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L'après Covid dans les institutions
Ca y est, enfin, les masques sont tombés! Après plus de deux ans de pandémie, les sourires sont de retour, les bouches parlent avec des dents à l’intérieur. Les parents découvrent les éducateur.trice.s de leur enfant tout entier et c’est pareil pour les équipes éducatives qui découvrent des parents qu’ils avaient, parfois, imaginés autrement. On se rencontre pour de vrai et de nouveaux liens se créent. Tant de normalité devenue extraordinaire...
On le savait déjà, mais il est bon de le rappeler, l’homme a survécu au fil des siècles grâce à son adaptabilité, plus facilement aux progrès liés à chaque époque que dans un contexte plus difficile. Les petits d’Homme nés en 2020 et 2021 n’ont rien connu d’autre que des visages d’adultes masqués, des voix étouffées mais ils ont également connu davantage de douceur dans les regards, dans les gestes et dans l’intonation des voix. Toutes et tous, nous avons pu prendre conscience que, dans notre milieu professionnel, le visage et la voix sont de vrais outils de travail, ce que nous avions sous-estimé après avoir beaucoup intellectualisé ce métier.
Les directions et les équipes éducatives ont eu de fortes craintes sur la qualité du développement de si jeunes enfants, privés d’un élément essentiel, l’autre, dont il dépend entièrement, presque sans visage. Comment allaient-ils apprendre à parler sans bouche en miroir? Comment allaient-ils être consolés, soutenus, portés, soignés, rassurés avec des adultes tenus à distance d’eux? Tant de questions qui ont incité les milieux éducatifs à trouver des réponses et ceci très rapidement. Beaucoup de créativité et de bienveillance ont été nécessaires et il a fallu passer par des étapes. Cela a commencé par l’invention qu’on aurait souhaitée immédiate: celle du masque transparent. Google a tourné à plein régime mais le résultat trouvé était plus proche du rictus d’un acteur de film d’horreur que du doux visage d’éducateur.trice du jeune enfant.
C’est donc au fond de leur cœur qu’elles ont été chercher les solutions adéquates. Sourire avec leurs yeux, leurs voix et leurs gestes. Se mettre à plusieurs pour soutenir un trop gros chagrin, une éducatrice masquée avec l’enfant dans ses bras et une autre à un mètre cinquante (la distance réglementaire) qui baisse son masque pour parler, sourire, susurrer des mots nécessaire jusqu’à ce que le calme revienne. Et puis, il y a aussi eu la période rebelle, celle où l’interdiction de chanter n’a pas été respectée. Le chant amuse, occupe, met les neurones en ébullition, scande la journée, annonce les moments de transition, calme, berce et finalement endort. On était entré dans une ère où le virus nous a tous englués, où la peur a pris le pas sur la pesée d’intérêt entre garder l’enfant au centre de nos (pré)occupations et le respect des plans de protection.
Par ailleurs, il fallait jongler avec une fatigue générale et le nombre élevé des collègues absents, tout en gardant le sourire par un regard.
Nous avons su trouver le juste équilibre car maintenant que tout cela est derrière nous, les enfants vont plutôt bien et la vie institutionnelle a repris un cours presque normal. Mais cela a demandé à chacune et chacun, une adaptabilité redoutable et une volonté sans faille d’agir au mieux avec les moyens à disposition, sans se laisser entrainer par une certaine fatalité. Il ne reste qu’à espérer que tous ces trésors humains perdureront au-delà de la pandémie car il est essentiel que toute expérience difficile fasse ressortir les choses positives et qu’elles s’inscrivent dans le temps, durablement.
Décidément, l’Homme (petit et grand) est un animal épatant, capable du pire bien sûr, mais aussi du meilleur et c’est ce versant de lui, son adret, que nous avons vu évoluer dans nos institutions. Qu’il en soit ici remercié.
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Une nouvelle institution dans le secteur de La Forêt: la crèche Monique Bauer-Lagier
La nouvelle crèche Monsieur Bauer-Lagier ouvre ses portes à la rentrée d’août. Nous aurons donc l’occasion d’en parler plus longuement dans notre prochaine édition. Quelques mots aujourd’hui sur la femme qui donne son nom à cette nouvelle structure.
La genevoise Monique Bauer-Lagier est une femme politique suisse qui a marqué plusieurs générations. Membre du Parti libéral, elle a gravi tous les échelons avant de devenir Conseillère nationale, puis Conseillère aux Etats. Enseignante de formation, elle a été une pionnière de l’écologie. Durant toute sa carrière, elle a milité en faveur de la réduction des inégalités et des droits des femmes. Monique Bauer-Lagier a également présidé de nombreuses associations en faveur des prestations pour les enfants, les femmes et la nature. Elle reste aujourd’hui un modèle inspirant au-delà des clivages politiques.
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Clin d'oeil et rétrospective
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Livres, petite enfance et familles: une semaine autour du livre furieusement réussie!
La semaine "Livres, petite enfance et familles" s'est déroulée du 7 au 12 juin dernier sous les meilleurs auspices. Activités diverses allant du bus des colporteur.trice.s d'histoires à la lecture de kamishibaï dans les parcs, les spectacles et ateliers autour du prix P'tits Mômes dans les bibliothèques, des lectures dans les librairies et un espace autour des lettres à la Maison de la créativité, ce fut autant d'animations et d'activités auquelles ont pu prendre part avec enthousiasme les enfants fréquentant les institutions petite enfance de la Ville. En point d'orgue, le vendredi après-midi, le spectacle et la remise du prix P'tits Mômes, decerné cette année à Isabelle Gil pour "10 escargots font la course", un périple plein de scènes amusantes où les mollusques, peu pressés, font halte devant un cageot de salade, creusent un trou ou se trompent de route.
Le public, et plus particulièrement les familles, ne furent pas en reste avec trois journées d'activités qui leur étaient spécialement dédiées. Le mercredi, la Maison de la Créativité accueillait les familles dans son espace Alphabelle, dédié aux lettres et le Centre d'intégration culturelle de la Croix-Rouge genevoise ouvrait ses portes et sa bibliothèque à toutes et tous. Le samedi, les enfants et leurs parents ont pu participé à des rencontres et des ateliers avec les deux auteures et illustratrices jeunesse Magali Attiogbé et Marie-Noëlle Horvath à la bibliothèque de la Cité. Enfin, le dimanche, c'est à la Bâtie des enfants que s'est déployé le festival pour son dernier jour, avec au programme notamment, des comptines, des ateliers et même un juke-box. De quoi réjouir petits et grands!
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Remise du prix pour le Défi kamishibaï
Le concours kamishibaï s’est achevé sur une note festive le lundi 30 mai 2022 au pavillon du Bois de la Bâtie!
Les vingt institutions inscrites au concours ont pris connaissance et admiré les kamishibaïs, exposés sous forme d’affiches, réalisés par les enfants, les familles ainsi que les professionnel.le.s de la petite enfance.
Les lauréats sélectionnés par le comité de l’Eveil aux Langues sont pour le premier prix, la crèche des Ouches avec "Patapouf". Le prix spécial participation des familles revient à l'Espace Enfants Parents de Saint-Gervais avec "Hummm, j’ai faim". Enfin, le prix spécial de l’illustration a été attribué au jardin d’enfants de la Grenade avec "La Forêt d’Adèle",
Le premier lauréat de la Ville de Genève, "Patapouf" a participé au supra-concours organisé par DULALA (D’Une LAngue à L’Autre Paris) qui a regroupé dix participant.e.s venant de divers pays.
Le lauréat de ce supra-concours a été décerné à la Haute école pédagogique (HEP) du canton de Vaud pour le kamishibaï "Magic Broccoli".
Félicitations à toutes et tous!
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Le coup de coeur de la rédaction
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Bol d'eau, de Stéphanie Richard et Julie Guillem
Edition Sarbacane, dès 2 ans
Le personnage principal est bien un bol d'eau! Autour de lui, dans le jardin, gravite tout un monde, une fillette, un chien, un moineau, un hérisson, un papillon, une tarentule. Le temps s'écoule autour du bol qui attire des visiteurs. Le bol d'eau se change en bol d'air une fois que l'évaporation a fait ses effets. Comment remplir à nouveau le bol d'eau? avec la pluie bien sûr!
L'album évoque sans le dire le cycle de l'eau qui est poétiquement raconté. Le texte très court est vite adopté par les enfants. Il va à l'essentiel. Les illustrations douces et colorées alternent les plans serrés et les plans larges et jouent avec les perspectives, laissant aux tout-petits le temps d'observer le moindre détail.
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Agenda (Juillet - Septembre)
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Nous éditons régulièrement une Lettre d'information "Petite enfance". N'hésitez pas à nous contacter et à la diffuser. Pour plus d’informations, consultez les pages web du Département de la cohésion sociale et de la solidarité sur www.geneve.ch ou l’agenda de la Ville de Genève.
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